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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 10:11

Le philosophe s'interroge: est il juste de parler de devoir de mémoire, et de façon accessoire quel est son impact sur l'homme?

Si pour Kant il existe un impératif catégorique, on peut définir devoir comme issu de la conscience et de la liberté de l'homme, à distinguer de l'obligation juridique.

Alain dit la morale nous contraint à nous savoir débiteurs. Mais de quoi? D'autre part connaissons nous toujours notre devoir car il n'y a de devoir qu'à condition qu'on le connaisse.

Cette obligation éventuelle peut elle porter sur la mémoire?

St Augustin affirme que la mémoire conserve tout ce que nous pensons et contient toutes nos connaissances, et Bergson d'ajouter , c'est notre durée  qui est notre mémoire.

La mémoire est elle trace d'un passé? Certes, mais si elle est la faculté d'enregistre elle est aussi celle de filtrer, et le phénomène de la mémoire des  choses négatives se colore  de façon différente avec le temps.

Faut il dès lors craindre l'oubli, qui ferait partie d'un travail de mémoire?

Faut il le considérer comme une sélection obligée qui ne retiendrait que ce qui est utile et plaisant? Est ce un suprême  refuge?

Hugo dit pardonnez tout mais n'oubliez rien!

A ce niveau, devoir de mémoire et travail de mémoire se croisent.

On peut accepter sans peine le jour des morts si l'on oubliait pas les morts tous les jours, surtout quand leurs trépas furent collectifs et violents.

Le devoir de mémoire a peu de sens , car la mémoire n'est pas une qualité pais une faculté.

En fin de compte ce devoir n'est il pas de se souvenir mais bien de vouloir se souvenir?

Léon Daudet de conclure en disant que rien ne s'oublie plus vite que le déluge de sang, car la rapidité de l'oubli est proportionnelle à la dimension de l'hécatombe.

A méditer.

Solon.

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commentaires

B
It is important to have a memory power .People in this era rely fully upon technology for their requirements. As the use increases, the loss memory power and laziness also increase. So try to do everything by your own.
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S
B je di q le suket na pa été trop bien dvp car il y a certaine chz ki on été homis com lè bienfait d l'oubli sur le psychisme humain
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J
Tu as raison d’attirer l’attention sur la différence entre mémoire individuelle et collective. J’aurais dû ou pu développer cet aspect, mais ma réponse aurait été un vrai roman… Comment se<br /> constitue la mémoire collective depuis les âges les plus reculés en fonction des moyens d’échanges (les langages, les supports) et de stockages propres à chaque époque, quels sont son partage (la<br /> culture), sa transmission (héritage), sa confiscation (l’ « enfer » monastique, et ses versions modernes), etc. Elle est quelque chose qui dure quand ceux qui la produisent et alimentent<br /> disparaissent. Comment cette mémoire fonctionne ? Sur le modèle du stockage passif ou du réseau de neurones actif ? Les bibliothèques sont plus proches du premier modèle alors que les individus le<br /> sont plus du second ; les moyens de communication contemporains tendent-ils à déplacer le curseur du premier vers le second ?<br /> Se pose aussi la question de l’intégration du local dans le global. Sans individu, pas de groupes, pas de peuples. L’inverse n’est pas vrai. La question de l’intégration touche tous les domaines,<br /> de l’atome dans la molécule à l’humain dans une société, etc. On étudie en général les propriétés d’une couche qui possède ses lois spécifiques, assez rarement celles qui permettent de passer de<br /> l’une à celle qui l’englobe. Comment les lois d’une couche n déterminent-elles celles de la couche (n + 1) qui sont différentes ? Quelle est l’influence de l’extérieur sur cette transition ? Cela<br /> touche l’individu plongé dans son groupe (déterminisme, libre arbitre, responsabilité, résistance, refus). Comme les discours visent plus le limbique que le cortex (la manipulation), l’individu se<br /> sent investi d’une humeur globale, se l’approprie, et suit des mouvements qui vont du stupide au catastrophique, son jugement étant aboli. Et le pardon inter - individuel ne trouve pas son<br /> extension inter – groupe. Cette capacité de dépassement reste à développer, laquelle requiert que les humeurs ne soient pas sollicitées, raison pour laquelle un tribunal ne se compose pas des<br /> victimes du drame, sans pour autant nier, en principe, la souffrance des victimes et de leurs proches. Tant que l’héritabilité de la souffrance sera entretenue pour servir de moteur et de<br /> légitimation, la bêtise et son carnage continueront. Tu as raison, le pardon n’est pas l’amnésie, il est (doit être) le ferment de la non répétition. Il ne doit pas être l’occasion du repliement<br /> sur soi, de l’enfermement dans ses habitudes et de l’ignorance d’autrui. Une tentative de revirginisation ?...
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M
Le fameux "devoir de mémoire" ne concerne évidemment pas la mémoire individuelle mais la mémoire collective. L'expression sonne en effet comme un slogan parce qu'elle est utilisée comme tel, parce<br /> qu'elle est détournée de son sens, comme toutes les formules à usage politique.<br /> Et pourtant si l'on considère qu'il n'y a pas de devoir de mémoire pour un peuple -ou une nation-, cela signifie qu'il a le droit de tout oublier, d'oublier l'histoire qui l'a construit, a fait de<br /> lui ce qu'il est, et continue d'orienter ses choix.<br /> Une nation a un devoir de mémoire s'il s'agit de permettre à tous d'acquérir les connaissances historiques facilitant la compréhension de notre monde actuel, et ce que nous sommes, qu'il s'agisse<br /> de la réforme de Clisthène, de l'horreur de Massada, ou des frontières issues de la décolonisation! D'où la nécessité d'un enseignement plus cohérent de l'histoire dans nos collèges et nos<br /> lycées.<br /> Malheureusement la formule si elle tient du slogan a aussi des relents de culpabilisation, de repentance, d'accusation, de victimisation, de désir de revanche... et de polémiques<br /> sempiternelles.<br /> Alors faut-il jeter le bébé avec l'eau du bain?<br /> Impossible de préférer l'oubli, inutile de tenter de refouler quoi que ce soit (ce serait pire), dangereux d'accuser, contre-productif de s'auto-flageller...<br /> Que reste-t-il? Dire. Dire le plus clairement et le plus justement possible. Reconnaître ce qui a été. Mais on n'a pas à se sentir coupable ou responsable des crimes commis par les générations qui<br /> nous ont précédés.<br /> Une personne peut pardonner à celui qui lui a fait du mal, surtout si un regret est exprimé. Pardonner ce n'est ni oublier, ni simuler l'oubli, c'est aller au-delà, reconnaître ce qui a été mais<br /> décharger l'autre de sa culpabilité et se décharger soi-même de la haine et du désir de vengeance.<br /> Mais le pardon est affaire personnelle. Comment un peuple pourrait-il demander pardon à un autre au nom de ses ancêtres? Et comment, à qui et au nom de qui les descendants d'esclaves devraient-ils<br /> pardonner? C'est absurde.<br /> Alors que reste-t-il? Ce que devrait être le devoir de mémoire: la juste reconnaissance de ce qui a eu lieu, de part et d'autre et le DEVOIR d'en tirer une attitude positive pour l'avenir, au lieu<br /> de psalmodier des slogans et de recommencer les mêmes erreurs à la première occasion.
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J
« Devoir de mémoire »… Voici une formule qui sonne bien sans dire grand-chose sinon soit du trivial, soit une apparente obligation morale vague formulée avec la vaseline du slogan.<br /> L’aspect « obligation » ne me dérange pas tant que ça, nous sommes chaque jour confrontés à des obligations que nous acceptons plus ou moins consciemment. Plus précis qu’ « obligation », ma<br /> préférence irait sur les « contraintes » et les « besoins » qu’il est en principe possible d’identifier. Pour répondre à ceux-ci, des règles communes sont arrêtées fondées sur des principes : le<br /> Droit. Nous pouvons ou non y adhérer individuellement, mais collectivement, nous les respectons en général. On pourrait les nommer des « obligations sociales », mais renommer n’apporte rien. Par<br /> exemple, nous payons des impôts (quoi de plus obligé qu’une imposition ?), nous appliquons le code de la route, etc.<br /> Nous respectons aussi des obligations naturelles, en raison de notre physiologie : manger, dormir, etc. Nous dépendons de notre définition, que cela nous plaise ou non.<br /> Notre désir de Liberté en prend-t-il un coup ? En tant que caprice individuel, certainement. Mais si celle-ci n’est autre que notre possibilité de choix, chacun peut l’exprimer, à ses risques et<br /> périls. Ainsi, lorsque l’Etat devient bandit, pouvons-nous lui résister, que cela soit ou non inscrit dans la Constitution. Reconnaissons qu’il existe aussi peu de Cincinnatus que de Spartacus…<br /> Cela dit, ce slogan induit cette signification d’obligation alors que sémantiquement, il n’en est rien. Le « devoir » renvoie au don et à l’échange. Philosopher sur l’échange de mémoire serait<br /> amusant…<br /> Du don au pardon, il n’y a qu’un pas. Or pardonner c’est, sinon oublier, du moins simuler cela en passant par-dessus le crime, le délit, pour ne pas dire la faute laquelle implique la malédiction,<br /> autre nom de la fatalité (nous voici replonger dans la causerie sur le déterminisme…). Le pardon rompt avec la tragédie. En ce sens de « par-devoir », le « devoir » me conviendrait, mais s’agit-il<br /> de cela ?<br /> Sinon, reste le truisme. Sans entrer dans une théorie de la mémoire, nous savons que celle-ci n’est pas un réceptacle passif dans lequel s’entasseraient des données. La mémoire est active, plutôt<br /> sur le modèle du réseau qui ne cesse de se reconfigurer en fonction des nouvelles données valorisées par l’émotionnel. Une actualisation de la théorie de l’empreinte. Dans cette capacité à trier,<br /> classifier, se restructurer en permanence et donc établir, couper, repondérer des liens, la mémoire travaille, ce qui est une part importante de l’intelligence. De cela résultent les souvenirs<br /> organisés en plus ou moins agréables d’une part, mais surtout plus ou moins utiles. Si les conduites réfléchies ne résultaient que de l’agréable, la plupart de nos stratégies adaptatives seraient<br /> caduques. Heureusement, la prise en compte à la fois de l’utile et du désagréable permet d’augmenter leur efficacité. Les postures du « lâcher prise », du détachement et autres Zen, ne signifient<br /> pas ignorance du désagréable, mais mise à distance afin de mieux gérer l’ensemble sans être submergé par les affects désagréables. Le moine bouddhiste n’est pas égoïste, preuve en est son culte de<br /> la compassion et de l’amour altruiste (sinon, contradiction). L’oubli du désagréable – le refoulé – ne permet que de vivre avec des traumas plus ou moins ensommeillés, autrement dits actifs en<br /> sourdine. Les expliciter permet, sinon de les traiter, du moins d’adopter une stratégie prenant en compte leurs effets.<br /> Donc, nulle injonction du type « travail/devoir de mémoire » ne s’impose, considérant que le cerveau s’en charge déjà sans que nous ne le lui demandions.<br /> Mais une telle expression s’avère ambiguë sinon dangereuse, car sous ses apparentes bienveillance et innocence, elle en appelle à une éthique implicite via, non pas la ratio, mais le siège des<br /> émotions, et c’est bien ainsi qu’opère tout discours manipulateur de masse.<br /> Se souvenir de l’Histoire, oui. Alors, dans les établissements scolaires, développons une complète culture historique ! Mais est-ce le but réellement visé ? Sous l’aspect manipulatoire pressenti,<br /> des questions surgissent. Qui manipule qui ? Dans quel but ? S’agit-il de l’Histoire récente, qu’il importerait de réactiver en permanence ? Y aurait-il des préférences ? S’agirait-il de<br /> stigmatiser tel peuple plutôt que tel autre, en oubliant que l’Histoire de chacun brille souvent par sa barbarie, à toute époque et sous toute latitude… De permettre à certains de tirer bénéfice<br /> d’une attitude victimaire entretenue ? De cultiver sur au moins 13 générations le sentiment de culpabilité ? L’innocence et la bienveillance de la formulation pourraient bien se confirmer n’être<br /> que de la vaseline, à bon marché.<br /> A quand le sanglot de l’homme incolore ?
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